Le projet PFC Recherche est sous la direction de


Marie-Hélène Côté (Université de Lausanne)
Isabelle Racine (Université de Genève)
Julien Eychenne (Hankuk University of Foreign Studies, Seoul)
Atanas Tchobanov (MoDyCo CNRS) 
Elissa Pustka (Université de Vienne)
Olivier Baude (Université Paris Nanterre)
Helene Andreassen (Université de Tromsø)

Coordinations régionales:

Afrique : Beatrice A. Boutin
Canada : Marie-Hélène Côté
France-Nord : Bernard Laks
France-Sud : Jean-Michel Tarrier
Maghreb et Proche Orient : Atanas Tchobanov
Suisse : Isabelle Racine
Belgique : Philippe Hambye et Anne-Catherine Simon
Ocean Indien : Gudrun Ledegen
Etats-Unis : Tom Klingler et Luc Baronian

Le projet général part de la constatation qu’il est nécessaire de poursuivre le travail de description entrepris depuis au moins un siècle par tous les spécialistes de la communication parlée pour :

  • fournir une meilleure image du français parlé dans son unité et sa diversité ;
  • mettre à l’épreuve les modèles phonologiques et phonétiques sur le plan synchronique et diachronique ;
  • favoriser les échanges entre les connaissances phonologiques et les outils du traitement automatique de la parole ;
  • permettre la conservation d’une partie importante du patrimoine linguistique des espaces francophones du monde, et ce en contrepoint aux corpus déjà constitués ;
  • encourager un renouvellement des données et des analyses pour l’enseignement du français.

 Pour réaliser ces différents objectifs, les diverses équipes de PFC cherchent à couvrir un minimum de 30 points d’enquête dans l’espace francophone international. Chaque enquête est réalisée à partir d’un protocole commun soumis à des groupes d’environ une douzaine de personnes qui sont enregistrées de façon à mettre en évidence divers paramètres de variation sociolinguistique (lecture de mots, lecture de texte, conversation guidée et conversation spontanée).alt

Pour chaque point d’enquête, les enquêtés sont répartis en deux groupes égaux d’hommes et de femmes, ils doivent être bien enracinés dans la communauté linguistique décrite, et ils correspondent à deux tranches d’âge au minimum. Toutes les enquêtes nous fournissent donc trois paramètres de base (lieu, sexe, âge) auxquels viennent s’ajouter d’autres paramètres incontournables (en particulier, profession et niveau d’éducation).
Les enquêteurs doivent bien connaître les locuteurs pour leur demander de se plier aux “exercices” que comporte l’enquête : lecture à haute voix de la liste de 94 mots, lecture du passage (une page), conversation soutenue (une vingtaine de minutes par locuteur au minimum) et dialogue informel (une bonne trentaine de minutes par locuteur). L’enquêté doit être prêt à nous accorder entre une heure et une heure et demie de son temps.

Nous sommes heureux d’accueillir des projets d’enquête (maîtrises, DEA, doctorats, chercheurs) dans le cadre de PFC. Nous fournissons aux enquêteurs un ensemble d’outils pour les guider. Le premier bulletin PFC (téléchargeable en PDF) décrit précisément :

  • un protocole détaillé et conçu pour une utilisation par des étudiants sans formation linguistique poussée,
  • une introduction à nos techniques de transcription à l’aide d’un logiciel convivial Praat (mis au point par Paul Boersma et David Weenink, Université d’Amsterdam),
  • des directions d’analyse.

Pour chaque point d’enquête et pour chaque locuteur, nous transcrivons orthographiquement une dizaine de minutes de conversation guidée et une dizaine de minutes de conversation libre. Cette transcription orthographique nous fournit un point de départ utile pour les analyses plus techniques effectuées par la suite.

Dans le cadre du projet, nous privilégions dans un premier temps la description des systèmes phonémiques, la liaison et le “e”muet. Nous avons mis au point divers utilitaires visant à aider le travail d’analyse : en particulier Transpraat, un logiciel qui convertit les fichiers de Praat en fichiers texte, un Compteur-schwa et un Compteur-liaison qui aident à comptabiliser les (non-)occurrences de schwas/liaisons à partir d’une notation numérique mise au point à partir de la transcription orthographique, et un Comparateur, outil qui permet de comparer la prononciation de tel ou tel mot de la liste par les locuteurs des diverses enquêtes.

Il est important de souligner que nos enquêtes se prêtent à des études phonologiques et phonétiques dans des domaines autres que ceux que nous privilégions comme base de départ (par exemple, accentuation, intonation, phénomènes phonétiques fins comme les assimilations de voisement ou la durée de segments phonétiques données). Rien n’empêche un chercheur de compléter l’enquête par d’autres éléments (par exemple, liste de mots complémentaires ou tests en laboratoire si les enquêtés s’y prêtent). Par ailleurs, nos conversations permettent une utilisation dans des champs autres que la phonologie : par exemple, syntaxe du français oral, étude de particules énonciatives, tours de parole.

La volonté du projet PFC est de créer une base de données comportant entre 300 et 500 locuteurs étudiés à partir d’une méthodologie commune et permettant des comparaisons intéressantes sur un échantillon représentatif de variétés du français contemporain.


Protocole d’enquête

Téléchargez le fichier du icon Bulletin PFC N°1 qui référence le protocole, les procédures et les directions d’analyse du projet PFC.