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  2. Prononciation du français

Prononciation du français

I. Le système vocalique

a) Description
Le système vocalique du français est traditionnellement décrit comme comptant entre 14 et 16 voyelles (/ɑ/ et /œ̃/ étant en voie de disparition). Quatre critères sont utilisés pour les décrire:

– Le degré d’aperture du conduit vocal correspond à la distance minimale entre le palais et le point le plus élevé de la langue. On distingue arbitrairement 4 degrés d’aperture : fermé (ou haut car la langue s’élève pour les prononcer), mi-fermé (ou mi-haut), mi-ouvert (ou mi-bas), ouvert (ou bas).

– La position du dos de la langue permet de distinguer les voyelles antérieures (le dos de la langue se situe vers l’avant de la bouche, dans la région alvéolaire ou pré-palatale) des voyelles postérieures (le dos de la langue se situe vers l’arrière de la bouche, dans la région post-palatale ou vélaire).

– La position des lèvres permet de distinguer les voyelles arrondies (ou labiales), pour la production desquelles les lèvres sont projetées vers l’avant, des voyelles écartées (ou étirées/non arrondies/non labiales).

– La position du voile du palais permet de distinguer les voyelles orales des voyelles nasales. Si le voile du palais est relevé, le passage de l’air vers les fosses nasales est fermé et l’air provenant des poumons passe uniquement par la bouche : la voyelle est orale. Si le voile du palais est abaissé, l’air passe également par les fosses nasales: la voyelle est nasale.

b) Classement :
Cliquez une fois sur la voyelle pour l’écouter.

VOYELLES antérieures postérieures
écartées arrondies écartées arrondies
fermées/hautes i y u
mi-fermées/mi-hautes e ø o
õ
mi-ouvertes/mi-basses ɛ
ɛ̃
œ
œ̃
ɔ
ouvertes/basses a ɑ
ɑ̃

NB : dans ce tableau, nous excluons volontairement le schwa (/ə/) – appelé également e caduc ou e muet – dont le timbre est sujet à variation (alternance entre [ə], [œ] et [ø]) et dont le statut phonémique pose problème (pour plus d’informations sur ces questions, voir le chapitre de Lyche, section 4). Par ailleurs, le schwa fait l’objet d’une section à lui seul (voir rubrique sur le e caduc).

c) Graphie :
Cliquez sur les mots de la colonne “Exemple” pour les écouter.

Son Exemple Autres graphèmes possibles
i dix style, île, naïf, meeting
e nez clé, fée, danser, clef, pied, mes, messieurs, et, quai
ɛ mettre mère, fête, neige, Noël jersey, mais, chaîne, balayer, mer, es, est, jouet, jouais, jouait, près
a sac là, femme, violemment
y bulle sûr, eu, eut, eûmes, aiguë
ø bleu deux, creuse, voeu, jeûner
œ fleur coeur, cueillir, oeil (+ mots anglais: flirt, nurse, etc.)
ə le monsieur, faisait
u joue goûter, où, saoul, août, football
o beau mot, maux, diplôme, show, Saône
ɔ pomme Paul, alcool, yacht, maximum
ɑ pâte ras
ɛ̃ fin impossible, syntaxe, tympan, pain, faim, plein, Reims, vînt, examen, chien, moyen, européen (-en précédé de i/y/é)
ɑ̃ banc champ, vent, empoisonner, faon, Jean, patient,
õ bon bon, plombier
œ̃ brun parfum, jeun
d) Variation
Le système vocalique du français est soumis à variation, notamment en raison du nombre élevé de voyelles qu’il comporte. Cette section n’a pas pour objectif d’en fournir une description exhaustive mais vise simplement à illustrer cette variation à l’aide d’exemples tirés des différents points d’enquête PFC. Pour une description linguistique détaillée d’un certain nombre de points d’enquête, voir Detey, S., Durand, J., Laks, B., Lyche, C. (2010). Les variétés du français parlé dans l’espace francophone : ressources pour l’enseignement. Paris : Ophrys.Sur le plan de la variation vocalique, on peut donc observer les phénomènes suivants, largement documentés dans la littérature (Cliquez sur les liens pour écouter les exemples sonores) :1) La distinction /a/ – /ɑ/
Dans de nombreuses régions, la distinction entre le /a/ antérieur et le /ɑ/ postérieur s’est neutralisée, selon Gadet (1996), soit au profit de la voyelle antérieure (/a/), soit au profit d’une voyelle moyenne, ni très antérieure, ni très postérieure.Exemples :
rat = ras : France : Toulouse – France : Brunoy – Belgique : Tournai  – Cameroun : Douala

Cette distinction est néanmoins toujours présente dans certaines régions.

Exemples :
rat ≠ ras : Suisse : Nyon

Parfois, la distinction entre les deux voyelles est substituée par une différence de longueur (dans les régions qui conservent l’opposition de longueur).

Exemples:
patte = pâte : France : Brunoy – Côte d’Ivoire : Abidjan
patte ≠ pâte (opposition claire de timbre) : Suisse : Nyon

patte ≠ pâte (opposition de longueur) : Suisse : Neuchâtel – Belgique : Tournai
2) La distinction /ɛ̃/ – /œ̃̃/
Ces deux voyelles ne se distinguent que dans de rares paires (ex. brin vs brun, Alain vs Alun, empreint(e) vs emprunt(e)) et, selon Léon (2007), ce faible rendement des oppositions conduit à une réduction du système des voyelles nasales de quatre à trois éléments avec la disparition du /œ̃/ au profit de /ɛ̃/.Exemples:
brin = brun : France : France : Paris – France : Brunoy
La distinction entre ces deux voyelles nasales subsiste toutefois encore dans certaines régions, parfois de manière marquée (exemples a) parfois de manière très légère (exemples b) :Exemples :
a) brin ≠ brun (différence de timbre très marquée) : France : Toulouse – Côte d’Ivoire : Abidjan
En Suisse, à Neuchâtel, les données de l’enquête montrent que cette distinction est en cours de neutralisation. On la trouve encore chez les locuteurs âgés (ex. locuteur de 78 ans : Suisse : Neuchâtel ), alors que les locuteurs jeunes ne distinguent plus les deux timbres (ex. locutrice de 28 ans : Suisse : Neuchâtel).

b) brin ≠ brun (différence de timbre très légère) : Belgique : Tournai, Suisse : Nyon

3) Les voyelles moyennes (/e/ – /ɛ/, /o/ – /ɔ/ et /ø/ – /œ/)
La classe des voyelles moyennes est soumise à des restrictions distributionnelles dont la LOI DE POSITION est censée rendre compte. Selon cette dernière, les voyelles mi-ouvertes apparaissent de préférence en syllabe fermée – à savoir lorsque la syllabe se termine par une consonne prononcée (ex. mer [mɛʁ], mort [mɔʁ] et peur [pœʁ]) – alors que les voyelles mi-fermées apparaissent en syllabe ouverte – soit lorsque la syllabe se termine par la voyelle en question  (ex. mes [me], mot [mo] et peu [pø]). Selon Lyche (sous presse), si cette loi est systématique pour le français du Midi (pour  des explications détaillées, voir Detey, Durand, Laks & Lyche (2010), section sur la France méridionale), elle s’applique de manière beaucoup moins systématique dans les autres régions.

Ainsi, par exemple, on note de grandes variations de réalisations des voyelles moyennes de la paire “épée – épais” dans les points d’enquête ci-dessous, tant pour la voyelle initiale que finale, alors que selon la Loi de Position, les deux voyelles devraient être fermées puisqu’elles se trouvent en syllabe ouverte.

Exemples:
épée – épais : Côte d’Ivoire : Abidjan – Sénégal : Dakar – Canada : Ontario – Canada : Québec – Belgique : Tournai – Belgique : Liège – Suisse : Genève – Suisse : Neuchâtel – France : Paris – France : Grenoble.

4) L’opposition de longueur
Selon Gadet (1996) et Lyche (sous presse), l’opposition de longueur a en principe disparu de l’usage standard. Ainsi, le Petit Robert par exemple exclut toute longueur phonétique et phonémique de ses transcriptions. Ces oppositions restent toutefois très usuelles dans certaines régions, tant en syllabe fermée (ex. faites [fɛt] vs fête [fɛ:t] ou patte vs pâte dans certaines régions, voir ci-dessus) qu’en syllabe ouverte (ex. vit [vi] vs vie [vi:]).

Exemples :
faites – fête : Suisse : Neuchâtel (vs France : Grenoble)
belle – bêle : Suisse : Neuchâtel

nu – nue : Suisse : Neuchâtel
vit – vie : Suisse : Neuchâtel

5) Le e muet (appelé également e caduc ou schwa)
Voir rubrique spécifique.

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