Différentes professions

Public

Adolescents et adultes de niveau B1 – B2

Objectifs

Tâche : compréhension orale d’une conversation spontanée

Sociolinguistique :

– sensibilisation au français de différentes régions (Paris, Marseille, Genève)

– reconnaissance de l’origine régionale et nationale des locuteurs

 *niveau lexical (français de Paris/français de Genève)

 *niveau phonologique (français de Paris/français du Midi)

– comparaison du français de Marseille et du français de Paris

Phonologie :

– approche du « e » caduc à la fin des mots polysyllabiques

– approche des groupes rythmiques

– approche de l’accent primaire et de l’accent secondaire

Matériel PFC

Extraits de conversations guidées – code locuteur PFC :

       Aix-Marseille : 13brp2gg ; durée : 35s [24.12, 59.33]

       Paris : 75cgn1gg ; durée : 29s [17.09, 45.92]

       Genève : sgacm1gg ; durée 21s [334.9-356.18]

Thèmes

Profession marin de commerce ; profession chimiste ; une profession qui permet de voyager

Type de français

Français parisien, français marseillais, français suisse, locuteurs âgés de 45, 48 et plus de 60 ans, masculin

 

Ecoute globale du document

Ecoutez les 3 enregistrements, puis répondez aux questions ci-dessous :

 

Enregistrement n° 1

Enregistrement n° 2

Enregistrement n° 3

1. Combien de personnes entendez-vous ?

2. Qui parle le plus ?

3. Est-ce qu’ils se tutoient ou se vouvoient ?

4. Quel est le sujet de la conversation ?

Ecoute détaillée du document

Réécoutez les enregistrements, puis remplissez les fiches d’identité ci-dessous :

 

n° 1

Fiche d’identité

Age :

Etat civil :

Région/ville :

Profession :

Lieux de travail successifs :

Lieu de travail actuel :

n° 2

Fiche d’identité

Age :

Etat civil :

Région/ville :

Profession :

Lieux de travail successifs :

Lieu de travail actuel :

n° 3

Fiche d’identité

Age :

Etat civil :

Région/ville :

Profession :

Lieux de travail successifs :

Lieu de travail actuel :

Reconnaissance de l’origine nationale

1. Ecoutez l’enregistrement n° 1, puis répondez aux questions :

Depuis quelle année exerce-t-il ce métier ?

 

Est-ce que le chiffre vous semble habituel/connu ? Vous semble-t-il correct ?

 

Comment  dit-on d’habitude « 70 » en français ?

 

Avez-vous déjà entendu les Français utiliser le mot  « septante » ?

 

Avez-vous déjà entendu le mot « septante » ? Si oui, dans quel contexte

 

Qui est cette personne à votre avis ?

– un Français qui s’est trompé

– un étranger dont le français n’est pas la langue maternelle

– une personne qui ne vit pas en France mais dont le français est la langue maternelle

 

De quel pays le locuteur vient-il ?

 

2. Complétez la case « région » de la fiche d’identité de  l’enregistrement n° 1.

 

3. Les chiffres en Suisse francophone (à Genève) :

Comment dit-on « 80 » en Suisse ? Et pour « 90 » ?

4. Vous êtes un Suisse francophone, on vous propose de résoudre les problèmes de mathématiques suivants :

60 + 10 = ……… ; 180 / 2 = …………. ; 50 + 30 = ……….. ; 970 + 25 = ……………

 

Le système de numération suisse

En Suisse, ainsi qu’en Belgique on dit septante pour 70, quatre-vingt pour 80 (mais dans les cantons de Vaud, de Fribourg et de Valais on utilise huitante), nonante pour 90.

Le mot octante était employé en Suisse romande. De nos jours il a été remplacé par le mot huitante. Les autres cantons préfèrent employer quatre-vingt(s).

Le mot plus est prononcé avec s à la fin [plys].

Le mot vingt est prononcé avec t à la fin [vE~t].

 

Le système de numération français

Le français se distingue parmi les langues indoeuropéennes par un double système de compte :

        une base décimale pour les dizaines jusqu’à 69 (le compte par 10)

        une base vigésimale pour les dizaines de 70 à 99 (le compte par 20)

D’après une légende l’origine de soixante-dix, de quatre-vingt et de quatre-vingt-dix est gauloise. Or, on ne sait pas vraiment si les Gaulois comptaient par vingt. Il est possible que d’autres langues européennes aient pu influencer la langue française.

Reconnaissance du français « de référence »

Le français de référence

Le concept de « français de référence » (on se limite ici à la composante phonético-phonologique), ou « français standard », a évolué avec le temps, mais l’influence de la bourgeoisie parisienne a été déterminante. On peut distinguer deux conceptions (Y.-C. Morin) :

        français ‘parlé sans accent particulier dont la prononciation passe inaperçue’ (« sans accent »), il est opposé aux variantes de français marquées d’un accent régional ;

        français d’une certaine classe sociale et d’un style approprié (classe dirigeante, conversation détendue)

 

Pour davantage d’informations sur ces questions, voir par exemple :

·    http://www.alain.be/Boece/huitante_octante.html

·    http://monsu.desiderio.free.fr/curiosites/septante.html

·    http://monsu.desiderio.free.fr/curiosites/vingt.html

·    http://www.linguistiquefrancaise.org/index.php?option=article&access=doi&doi=10.1051/cmlf08209

 

1. Ecoutez les enregistrements n°2 et n° 3 en vous concentrant sur la façon de parler de chaque locuteur et sur leur façon de prononcer les mots. Ensuite dites lequel des enregistrements vous paraît le plus difficile à comprendre ? Expliquez pourquoi.

 

2. Quelles sont les différences les plus marquées entre les deux enregistrements :

– le lexique ; – la prononciation ; – la grammaire

3. Selon vous lequel des deux enregistrements est le plus proche du français « de référence » ?

 

Reconnaissance de l’origine régionale

Ecoutez l’enregistrement n°2 et répondez aux questions suivantes :

 

 A votre avis, cette personne :

– est française ?

– est un étranger dont le français n’est pas la langue maternelle

– est une personne qui ne vit pas en France mais dont le français est la langue maternelle

 Selon vous, pourquoi la façon de parler de cette personne est différente par rapport au français « de référence » ?

 Quelle pourrait être sa région d’origine ?

 Pouvez-vous citer 5 facteurs qui peuvent influencer notre façon de parler ?

Le « e » caduc à la fin des mots polysyllabiques

1. Lisez les transcriptions suivantes en soulignant tous les « e » caducs présents à la fin des mots polysyllabiques. Dans un second temps, écoutez les enregistrements et entourez les  « e » caducs prononcés.

 

Enregistrement n°2

R : Euh, j’ai quarante-cinq ans donc euh, comm(e) vous pouvez (rire) vous en apercevoir. Je, fais le métier de marin de commerc(e). Euh je suis marié à Fr.

E : Euh, tu f/ tu as toujours fait ce métier ?

R : Pratiquement, je fais ce métier depuis mill(e) neuf cent quatr(e)-vingt-un en, sans discontinuer sinon je l’ai fait un petit peu avant soixant(e)-dix-neuf. J’ai arrêté euh au bout de, de trois quatr(e) mois de euh, de navigation.

E : C/ c’est une moto. Ça m’a fait bizarre.

R : Et. J’ai travaillé à terr(e), donc dans la restauration puisqu(e) je suis cuisinier.

 

Enregistrement n°3

G : Je suis né à Paris sixièm(e), rue (XX). En fac(e) du Bon Marché.

E : Et les domiciles successifs ensuite c’était surtout le sixième, n’est-ce pas (XX).

G : Ensuit(e) oui ça a été euh rue (XX) puis boulevard (XX) en fac(e) de (XX).

E : Hum, donc vous avez toujours euh habité Paris ?

G : Toujours oui.

E : Hum, et quelles, sont, vos professions successives ?

G : Je n’ai pas eu de processions/ de professions successiv(e)s, j’étais chimist(e). Et, j’ai été, ensuit(e) chef de laboratoir(e) et puis euh. Dans un/ dans un centr(e) euh, dans un centr(e) techniqu(e), des industries de la conserv(e) voilà.

 

 

2. Complétez le tableau comparatif suivant :

Français de Marseille

Français de Paris

La présence de « e » caduc à la fin des mots polysyllabiques

 

 

L’absence de « e » caduc à la fin des mots polysyllabiques

 

 

3. Commentez le tableau et tirez-en des conclusions.

 

Des groupes rythmiques / des accents

1. Tout en écoutant  les enregistrements n° 2 et n° 3, faites apparaître sur les transcriptions ci-dessous chaque groupe rythmique ainsi que leurs accents.

 

Enregistrement n°2

R : Euh, j’ai quarante-cinq ans donc euh, comme vous pouvez (rire) vous en apercevoir. Je, fais le métier de marin de commerce. Euh je suis marié à Fr.

E : Euh, tu f/ tu as toujours fait ce métier ?

R : Pratiquement, je fais ce métier depuis mille neuf cent quatre-vingt-un en, sans discontinuer sinon je l’ai fait un petit peu avant soixante-dix-neuf. J’ai arrêté euh au bout de, de trois quatre mois de euh, de navigation.

E : C/ c’est une moto. Ça m’a fait bizarre.

R : Et. J’ai travaillé à terre, donc dans la restauration/ puisque je suis cuisinier.

Enregistrement n°3

G : Je suis né à Paris sixième, rue (XX). En face du Bon Marché.

E : Et les domiciles successifs ensuite c’était surtout le sixième, n’est-ce pas (XX).

G : Ensuite oui ça a été euh rue (XX) puis boulevard (XX) en face de (XX).

E : Hum, donc vous avez toujours euh habité Paris ?

G : Toujours oui.

E : Hum, et quelles, sont, vos professions successives ?

G : Je n’ai pas eu de processions de professions successives j’étais chimiste. Et, j’ai été ensuite chef de laboratoire et puis euh. Dans un dans un centre euh dans un centre technique des industries de la conserve voilà.

2. Ensuite, commentez l’accent des groupes rythmiques suivants :

 

  1. Je fais le métier de marin de commerce.
  2. J’ai travaillé à terre, donc dans la restauration puisque je suis cuisinier.

Exercice d’imitation

Ecoutez les phrases suivantes. Choisissez-en une et mémorisez-la, essayez d’imiter au maximum la prononciation de l’enregistrement. Eventuellement, organisez un concours de la meilleure imitation d’un Parisien et d’un Marseillais.

 

Paris

1. Eh bien il était fonctionnaire, il était au Ministère des Travaux Publics.

2. En, f/ en faculté des sciences à la Sorbonne à Paris.

3. Mais enfin, la famille de/ de ma femme était beaucoup plus nombreuse.

4. Je n’ai pas eu de processions/ de professions successives, j’étais chimiste.

Marseille

1. Tout se passe très, très bien.

2. Je, je dynamise les, les groupe et puis bon ben j’évite les, les conflits.

3. Je pense être quelqu’un d’assez, assez sociable.

4. Nous sommes quand même cent quatre vingt membres d’équipage sur un bateau.

Devoir

Pour la séance suivante, chaque étudiant devra préparer un exercice d’imitation qui servira d’activité d’échauffement consistant en une présentation orale de 2 minutes. L’enjeu est de se concentrer uniquement sur la prononciation, c’est pourquoi chaque élève devra se mettre dans une des situations suivantes :

       un enfant de 7-9 ans auprès de ses camarades

       un spectateur de théâtre qui chuchote à ses voisins

       une jeune personne en boîte de nuit obligée de parler très fort

       un professeur très hautain devant une assemblée

       une personne âgée racontant sa vie à ses petits enfants

       une voie robotisée de GPS qui explique un itinéraire