L’enquête PFC à Lacaune (Tarn) a été réalisée en février/mars 2002 au cours d’un voyage d’études auquel ont participé une douzaine d’étudiants de français de l’université d’Osnabrück, sous la direction de Trudel Meisenburg (professeur de linguistique romane) et Birgit Lonnemann, à l’époque étudiante doctorante à Osnabrück. Le titre du voyage qui a pu être réalisé grâce au financement de l’Université d’Osnabrück (Faculté de Linguistique et de Lettres ; Office International) et du service allemand d’échanges universitaires (DAAD) était À la recherche du français du Midi (et de l’occitan !) (cf. http://www.home.uni-osnabrueck.de/tmeisenb/exkursion/fr/index.htm). L’intérêt ne portait donc pas seulement sur le français, mais aussi sur l’occitan : en 1977 Trudel Meisenburg avait effectué des enquêtes sociolinguistiques sur le rôle de l’occitan à Lacaune (cf. Meisenburg 1985 et 1992), et un des objectifs de notre voyage d’études était de reprendre ces enquêtes et d’étudier l’évolution de la situation linguistique dans cette région.

Lacaune est une petite commune dans la partie orientale du département du Tarn, près de la frontière avec l’Aveyron et l’Hérault. La ville est à l’écart des voies de communication importantes, blottie dans les Monts du même nom, mais, dans un rayon d’environ 40 km, Lacaune est la plus grande ville et joue donc, à une petite échelle, le rôle d’un centre. Au moment de l’enquête, Lacaune comptait un peu moins de 3.000 habitants dont 7,3% étaient de nationalité étrangère. La plus grande partie des étrangers venaient du Portugal, mais il y avait aussi quelques familles maghrébines. Presque les trois quarts de la population étaient nés dans la région, 10% à l’étranger. Le plus grand employeur à Lacaune était l’industrie de salaisonnerie/charcuterie. Presque la moitié de la population active (= 1.236 personnes) travaillait dans ce secteur. Les emplois dans la construction représentaient 9%, et 5% de la population active travaillaient dans l’agriculture. En vue du total, moins de 3% de la population vivaient dans un ménage où la personne de référence était agriculteur exploitant.

Pour l’enquête PFC de Lacaune, la recherche sur la phonologie du français a été liée à l’exploration de l’occitan : pour l’entretien semi-directif, les enquêtrices se sont servies du questionnaire que Trudel Meisenburg avait utilisé pour ses interviews à Lacaune en 1977. Nous avons donc demandé aux sujets s’ils savaient parler (ou comprendre) l’occitan, comment ils l’avaient appris, avec qui ils le parlaient, ce qu’ils pensaient de son avenir etc.

Le choix des sujets s’est effectué surtout parmi les gens de la connaissance de Trudel Meisenburg. Tous les sujets retenus sont nés à Lacaune même ou dans les environs immédiats et ils y ont passé pratiquement toute leur enfance et leur jeunesse. Ils proviennent de milieux socioprofessionnels divers, travaillant ou ayant travaillé dans la charcuterie ou dans l’agriculture, dans une exploitation forestière ou à l’office de tourisme, comme secrétaire, documentaliste, professeur ou vendeuse.

Nous avons fait beaucoup d’efforts pour avoir des proportions à peu près équilibrées entre les sexes et les tranches d’âge, mais nous n’y sommes pas parvenues : il y a une légère majorité de femmes (7/12), et une nette majorité des 60 ans et plus (6/12) : Ce sont les personnes qui ont été les plus accessibles. Les autres 6 se répartissent équitablement sur les 3 tranches restantes (20-30, 30-50, 50-60 ans).

Les enregistrements ont été effectués par Trudel Meisenburg et Birgit Lonnemann. En général, une autre étudiante du groupe y a assisté avec nous. Les transcriptions et codages ont été effectués par Birgit Lonnemann et Nele Schmidt (Université d’Osnabrück) et de Trudel Meisenburg.